Le frère de l’illustre Paul, Fritz Kalkbrenner, prépare son retour en fanfare : un nouvel album à mi-chemin entre dance et jazz ainsi que 3 dates inédites en France. “Ways Over Water” est donc peut-être le disque de l’affirmation pour notre homme, qui a conduit sa barque bien loin de tous les critères de buzz actuels. Dans l’interview qu’il nous a accordé, Kalkbrenner nous donne un bref aperçu de ce qui se tramait dans son studio lors de la conception du disque, tout en évoquant avec nous ses choix artistiques, ses doutes et ses victoires.


Hello Fritz ! Raconte nous un peu… qu’est-ce que tu as fais ces dernières années ?

J’ai travaillé sur l’album, c’est beaucoup de boulot ! J’ai tout d’abord fait un an de tour pour l’album précédent. Même pendant la tournée je commençais à collecter des idées de production. Ces deux années ont été remplies d’un travail constant.

Tu choisis de ne pas sortir d’EP, de remix ou autres entre chaque album.. pourquoi garder le silence ?

Je pense que je suis un artiste à album. C’est peut être démodé aujourd’hui mais j’aime le concept de sortir un album. Sortir une chanson qui dure 2 semaines… ce n’est pas mon truc.

Tu as utilisé le titre “ Back Home” pour teaser l’album. Pourquoi, qu’est-ce que cela représente pour toi ? 

Le message de cette track est la métaphore d’une étape de la vie insurmontable que l’on parvient à franchir. Tout le monde a déjà été confronté à un sérieux problème, comme la mort d’un proche. Au début il parait impossible à surmonter, or on finit tous par s’en défaire. C’est l’idée que j’avais derrière ce morceau, j’ai déjà surmonté un problème comme celui ci. C’est une experience très forte que l’on ne perd pas après les années. Je suis toujours heureux de l’avoir surmonté.

Ton nouvel album sonne très jazz, quelles sont tes inspirations musicales ?

J’ai toujours aimé le jazz, il y a un énorme bagage musical derrière. J’essaie de traduire le jazz d’autrefois avec les sonorités d’aujourd’hui. Je ne peux pas faire du jazz sur scène en costume, avec un orchestre de guitare, à la façon de Marvin Gaye! Ca ne serait pas vraiment “vrai”, ce ne serait pas la véritable essence du jazz. Toutes ces influences musicales se rassemblent dans mon esprit et je les traduit à ma façon, en tenant compte de mes origines et de mon époque.

Est-ce que tu souhaiterais casser l’image du Dj avec ses platines et amener les instruments sur scène lors de tes performances ?

On a travaillé avec de nombreux musiciens en studio: basse guitare, clarinette, flûte, trompette, basson… Au milieu de l’album, j’étais en plein coeur de la production, les chansons prenaient beaucoup d’ampleur à la façon de “Bombass” et j’ai réalisé que l’album prenait une mauvaise direction. J’avais perdu l’équilibre entre la musique “dance floor” et la musique de salon. J’ai dit “Stop !” et l’album a repris une route différente.

Pourquoi souhaites-tu garder un équilibre avec cette sonorité “dance floor” ?

C’est là d’où je viens dans un sens, je veux garder cet aspect là dans ma musique et pouvoir jouer en club! Je suis au milieu, entre la performance live, instrumentale et le DJ set d’un club.

Est-ce que ton tour sera une performance live ?

Oui, ce sera une scène travaillée avec des jeux de lumières. Je vais produire des tracks exclusives. Je dois d’ailleurs m’entraîner pour ce spectacle très inédit !

Sur quels critères est-ce que tu choisis de chanter sur une base instrumentale ?

En fait ça arrive au tout début de la production. Je sais reconnaitre s’il y a une chanson qui pourrait être produite avec des paroles. Si je voulais vraiment le faire, je pourrais chanter sur toutes les chansons mais ce ne serait pas intéressant. Les voix donnent un certain push à la musique. On travaille la musique avec les paroles et au fur et à mesure on atteint un certain niveau d’homogénéité qui forme in fine la chanson. Il doit il y avoir une certaine magie au début qui me pousse à chanter sur la base instrumentale. Si cela ne se produit pas, je ne vais pas essayer de chanter.

Est-ce que tu écris les paroles de tes chansons ? 

Oui bien sûr ! Toutes les paroles sont de moi, il n’y a pas d’écrivain derrière.

Et pour la suite, aurais-tu d’autres projets en tête ?

Je suis très occupé, cet album prend toute mon énergie pour le moment ! Peut être plus tard…

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Merci pour votre soutien, j’espère vous voir au Trianon à Paris. J’ai entendu que c’était un endroit très special, je n’y suis jamais allé auparavant et suis très impatient d’y jouer.

 

DATES :

BORDEAUX – Jeudi 11 décembre FRITZ KALKBRENNER @ Rock School Barbey
TOULOUSE – Vendredi 12 décembre FRITZ KALKBRENNER @ Bikini
PARIS – Jeudi 15 janvier FRITZ KALKBRENNER @ Trianon