C’est forcément dans un contexte particulier que nous nous sommes rendus au concert de Hot Chip au Casino de Paris ce mercredi 18 novembre. Personne, avant les tragiques incidents survenus vendredi dernier, n’aurait pu imaginer qu’aller à un concert pourrait être considéré comme un acte de résistance. Partagé entre excitation et inquiétude, c’est un sentiment de tristesse qui nous dominait en cette période de deuil national.

Mais parce que Paris est une fête et que la musique doit continuer à résonner dans nos cœurs, nous sommes entrés dans cette belle salle du IXème arrondissement, conscience tranquille ou pas.

Une fois passée la sécurité (renforcée pour l’occasion), on se retrouve à l’intérieur dans une ambiance chaleureuse, une bière à la main et son ticket d’entrée dans l’autre, comme on l’a fait des dizaines de fois auparavant. Bref, un concert quoi. Il y a déjà un peu de monde mais la salle peine à se remplir au fil des minutes qui passent, tandis que la scène s’illumine des couleurs bleu-blanc-rouge.

Après la très bonne première partie assurée par Roosevelt, Hot Chip monte sur scène et prononce un discours en français rempli d’amour et d’espoir, avec un seul mot d’ordre : place à la musique. C’est avec « Huarache Lights », premier titre de l’album Why Make Sense ? sorti cette année, que le concert débute. Les têtes se dodelinent, les hanches bougent et la fête peut enfin commencer. La machine à tubes est lancée, alternant morceaux récents (« Love Is The Future », « Started Right ») et plus anciens (« One Life Stand », « Night And Day »).

Mais il faudra attendre la cinquième chanson pour que le live prenne un autre tournant : grâce au très disco « Flutes », la fusion devient totale entre le groupe et le public sur la voix très perchée de Joe Goddard. Le talent scénique des cinq anglais et les classiques « Need You Know », « I Feel Better », « Over And Over » assurent le spectacle pendant une bonne heure de show.

 

S’en suit une rapide pause, avant le rappel qui va prolonger la soirée sous le signe de la joie et la bonne humeur. On y retrouve la reprise de Tears For Fears « Boy From School », et le concert viendra se clôturer avec le dernier single du groupe, la reprise de Bruce Springsteen « Dancing In The Dark ».

Le groupe remercie une énième fois le public d’être venu et repart dans les loges. À croire que les plaies cicatrisent plus vite avec l’aide de la musique, c’est un public heureux qui vide la fosse et les balcons pour rentrer chez soi. On retiendra une chanson dédicacée aux victimes du Bataclan et une phrase prononcée entre deux morceaux « All we can do is play music for you ». Merci Hot Chip, on avait justement besoin de ça.