A l’occasion de la Concrete du 14 février, où il mixait aux côtés de Seth Troxler, nous avons eu la chance de pouvoir faire une interview avec Tijo Aimé. Ce DJ et danseur français est un des personnages incontournables de la scène house parisienne, grâce à ses soirées Atmosphere notamment, ou ses participations au festival Juste Debout. A l’aise des deux côtés des platines, il impressionne par la versatilité de ses sets et son sens du groove qui fait bouger toutes les foules. Nous avons tentés ci-dessous de cerner Tijo Aimé, en voici le résultat.

Bonjour Tijo, et bienvenue sur Beyeah ! Premièrement, est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ainsi que ton parcours dans la musique ?

Je suis danseur de profession, DJ, et promoteur de ma soirée Atmosphere. J’ai découvert ce mouvement et cette musique au début des années 90, puis plus précisément par le biais de l’émission de DJ Deep en 1995 sur Radio Nova. Dès 1999 je commence à mixer dans différents clubs et bars (Wax, Fabrique…), puis j’enchaine avec mon projet Atmosphere.

As-tu d’autres activités en dehors de celles de DJ et de promoteur ?

Je suis danseur professionnel spécialisé en hip-hop et house dance.

Les soirées Atmosphere au Djoon, dont tu es le créateur et DJ résident ont accueilli des pointures internationales comme DJ Deep ou Theo Parrish. Peux-tu nous expliquer comment elles ont vu le jour?

Les soirées Atmosphere ont commencé en 2004 au St Arnaud à Châtelet les Halles, nouvellement le Rexy. Elles avaient lieu le dimanche, mes premiers invités ont été DJ deep et RORK à l’époque. Avec ce projet, j’avais pour initiative, et sans prétention, de réunir les danseurs et clubbers autour de cette musique comme je l’avais vu à New York. La nostalgie régnait dans ma tête, j’avais envie de retrouver cette vibe, la soirée a suivi son parcours de 2006 jusqu’à aujourd’hui en passant par le Babalu, la Java, les Coulisse, puis le Djoon.

Dans tes mixes, tu mêles Carl Craig à Ben Klock ou Azealia Banks, comment fais-tu ta sélection ? Et d’où viennent tes influences ?

Ma sélection reflète mon univers musical et bien évidemment il ne se restreint pas à une seule couleur de House ! Mon lien conducteur est le groove qui les relie, et je dirais plus, qui relie les musiques que j’écoute. Il y a le même groove fat dans le techno de Ben Klock que dans un morceau de broken beat ou de SV. Voilà comment je fais ma sélection « groove travel » dans un univers house.

À l’image de Rich Medina, que tu as invité l’année dernière chez Atmosphere, te considères tu comme un « digger » ?

Yes ! Rich Medina était un invité de Meets, un projet de Milesfender et moi-même. Digger, un peu forcément comme tout DJ qui aime son taf, disons que je fais mon maximum pour faire découvrir de nouveaux artistes, ou de plus anciens du moment qu’ils me touchent.

La réputation de ces soirées en tant que repaire de danseurs n’est plus à faire, et tu t’es notamment occupé des After partys du Juste Debout, d’où vient ce goût pour la danse ?

Comme je l’ai dit, la danse est ma principale passion et mon métier, elle m’a conduit au DJing. J’ai dansé, jugé le Juste Debout et contribué à éduquer les gens en House à travers ce battle au fil des ans. Il faut savoir que je fais partie des pionniers, de ceux qui ont amené la House dance en France et en Europe.

En tant que DJ uniquement et non producteur, tu as joué avec des artistes comme Kyle Hall ou Bugz In The Attic, ce qui est une prouesse aujourd’hui, comme en témoignent les récents scandales de ghostwriting. Quelle est ta vision du métier de DJ ?

Je considère que producteur et DJ sont deux métiers distincts et bien sûr tous les producteurs ne sont pas bons DJs mais sont bookés partout à l’opposé de bons DJs qui ne sont pas producteurs et qui gagnent à être connus du grand public. Je trouve forcément dommage que le système soit ainsi fait, mais les choses changent, le public commence à être exigeant mais reste encore trop « groupie ».

Enfin, as-tu une anecdote à raconter à nos lecteurs ?

Parfois quand je joue dans des clubs parisiens, on n’arrête pas de me parler en anglais et quand je réponds en français en disant que je viens de Paris, les mecs restent bouche bée, les visages semblent être déçus, j’adore !

Si cette interview vous a plu et que vous souhaitez en apprendre plus sur Tijo Aimé, vous pouvez le retrouver sur Facebook ou avec le Vimeo Atmosphere Project, qui comprend une excellente interview de Theo Parrish.