On pose aujourd’hui quelques questions à COMA, le duo made in Köln qui revient avec un nouvel album intitulé This Side of Paradise. Deux ans après l’excellent In Technicolor et toujours signés chez Kompakt, cela va sans dire…

 

Salut COMA!

This Side of Paradise a été enregistré beaucoup plus vite que votre premier album et sonne comme la continuation du travail commencé sur In Technicolor. Expliquez-nous comment ça s’est passé.

Pour cet album, nous avons décidé en commençant la production qu’on aurait une deadline et que l’album devrait être fini dans les six mois. On trouvait que ce serait le bon moment pour sortir un nouvel album, et puis c’était l’occasion d’expérimenter. Nous voulions savoir si l’on pouvait travailler comme… disons comme des professionnels. Nous avons notre propre studio, donc techniquement nous sommes des professionnels. Cependant, l’avantage d’avoir son studio peut aussi avoir comme inconvénient le fait de faire de la musique d’une manière pas du tout constructive ! On peut se perdre dans le détail plus facilement parce qu’on peut prendre tout le temps du monde.

 

Vous avez décrit This Side of Paradise comme un album conceptuel dans le sens du cadre et des limites. Vous pouvez expliquer l’idée ?

La première chose sur laquelle on a travaillé était un genre de boîte a outils : par exemple, décider quelle sonorité de synthé utiliser. Pareil pour les samples de percussions. C’est une bonne façon de commencer et de cadrer le processus créatif. Evidement il y a toujours des moments où tu sors du cadre, c’est inévitable. Cependant même quand nos morceaux partent dans des directions différentes, c’est évident à l’écoute qu’ils proviennent d’une même source.

Il y a un travail sur les textures dans la production de vos morceaux qui contrebalance les mélodies entrainantes et le côté enjoué. Un peu comme une dualité (musique pop/club music) qui serait devenue votre signature. Vous êtes d’accord ?

Nous ne sommes pas décidés, c’est comme ça qu’on vit.

 J’ai lu par exemple que “Lora” (1er single de l’album) qu’on pourrait prendre pour un morceau sentimental fait en réalité référence a un anxiolytique. Une fois de plus, il y a une sorte de polarité qui rend votre travail super intéressant a un moment ou la musique électronique a l’air de s’uniformiser. Est-ce que c’est un travail conscient de votre part ?

Pour être honnête, on est un peu ennuyé par la musique électronique qui se fait des deux cotés : dans la pop commerciale et dans le clubbing underground. Il existe toujours de la bonne musique mais c’est de plus en plus difficile d’en trouver parce qu’on croule sous les nouveautés à cause de la distribution en ligne. Pour en revenir à la question, on essaye juste de se surprendre avec le son qu’on utilise, ou la façon dont on structure un morceau. Si vous pensez que ça rend notre travail intéressant, on prend ça comme un compliment.

Une fois de plus vous avez collaboré avec Edi Winarni et Dillon. Vous pensez aux collaborations dès le départ ?

Pas vraiment. Edi a fait le visuel cette fois, et c’est quelque chose qu’il a fait pour nous plusieurs fois dans le passé.

Pour le chant, on pense d’abord à l’instrumental et ensuite on pense à une voix spécifique. Pour “The Wind”, c’est exactement ce qui s’est passé : on aimait l’atmosphère instrumentale mais on ne trouvait pas d’idée pour la partie vocale. On a fini par travailler avec Dillon parce que c’est une amie de longue date avec qui on a collaboré dans le passé.

L’album est vraiment réussi. Certains morceaux comme “Penguin Power” et “Poor Knight” sont vraiment addictifs et fonctionneraient aussi bien en concert que dans un club, voire même dans son salon ! Comment est-ce que vous approchez le live pour ce nouvel album ? Est-ce que vous pensez à un concept, comme vous l’avez fait lors de la production ?

Nous avons commencé à penser au live dès que le mixage était fini. On a intégré encore plus d’éléments analogues et on jouera encore de la basse par exemple. On a aussi commencé à travailler sur le sampling live. Une autre étape importante pour nous a été de travailler avec Philipp Carbotta (un de nos amis à Cologne) sur un show avec un contrôleur midi et de la vidéo synchronisée. Partout où cela sera possible, on jouera en live avec cette vidéo derrière nous.

On veut évidemment reproduire l’esprit de l’album mais le live, c’est quelque chose de différent. Pour l’instant on ne sait pas si on jouera plus de concerts que de sets en club mais l’idée est de pouvoir s’adapter aux deux !

This Side of Paradise sort le 9 Octobre 2015 chez Kompakt.