Chris Cohen c’est une page Facebook qui pointe à 286 likes, et qui s’avère n’être qu’un lien vers sa brève biographie Wikipédia. Aucun compte twitter apparent, le musicien californien est aussi prodigieux que dissimulé. Il ne doit en fait son aura qu’à son label, le bien moins dissimulé Captured Tracks. Label sur lequel il sortait il y a quelques jours son deuxième album As If I Apart.

Engoncé entre les grandes figures du label que sont DIIV ou Mac DeMarco, Chris Cohen trace sa route. En solitaire, le long des montagnes arides et des déserts californiens, sa voix résonne à vide. Plus qu’une voix, ce sont ses paroles qui interpellent, tant elles relèvent d’une poésie raréfiée, où la rime y est fréquemment riche.

Riche ne caractériserait pas les instrumentations de Chris Cohen qui ne jure que par l’élémentaire. C’est sûrement là aussi que réside sa poésie. Une guitare acoustique tendre, des percussions mesurées, une guitare électrique sans artifices, tout juste une once de piano le temps d’une ballade : Chris Cohen ne révolutionne pas grand chose d’autre que son âme et ses paysages.

Cet album parachève la douceur mélancolique dont il avait entrepris la peinture quatre ans plutôt avec son premier album Overgrown Path. Rien n’est trop naturel pour Chris, ni trop beau, ni trop pur. Au fond l’anonymat est probablement ce qui lui sied le mieux, l’aventure solitaire n’étant que plus belle quand elle reste confidentielle. Par cette ode à la simplicité, le californien rétablit avec conviction le courant des puristes, pour qui la mélodie peut s’évoquer d’une manière aussi limpide.