Après une longue absence, Bon Iver nous revient avec un troisième album 22, a Million, riche et plein de surprises. Une nouvelle facette de l’artiste qui continue sa quête de nouveauté dans le son folk, et cherche cette fois à faire transparaître son mélo à travers des mélodies étrangement vocodées.

Justin Vernon n’a pas fini de nous surprendre. Si ce n’est pas la première fois qu’il use du vocoder, il nous emmène cette fois dans un folk de genre nouveau, assailli de sonorités numériques auxquelles on ne s’attendait certainement pas. La force de ce dernier album tient dans l’équilibre entre ces mélodies et une harmonie orchestrale légère, mais riche. Vernon témoigne d’une maturité artistique et d’une candeur qui continue de se placer hors de toute aigreur et morosité. La mélodie nous sort de l’angoisse, de l’inquiétude d’une époque moderne troublée et songeuse, en nous invitant à la méditation et à l’apaisement.

Dès le début de l’album, on a l’impression que Vernon ressurgit d’un long sommeil, des profondeurs de l’hibernation à un retour vers la lumière. L’atmosphère qui s’en dégage est mystique, d’une légèreté surplombée par une voix toujours aussi rassurante, avec quelques notes soufflées marquant l’intensité d’un message porteur d’espoir. Vernon a su se retrouver, se réinventer et chasser l’inquiétude par une douceur mélodique, au goût d’évasion et de liberté. La résurrection passe par cette douceur rassurante de ballades pourtant complexes dans leur structure. De quoi passer l’automne au chaud et en bonne compagnie.

Article écrit par Edouard Boucart