La productrice américaine vient de sortir son dernier EP sur le sous-label de Young Turks, Whities.

En à peine six EPs, Whities a su s’imposer comme un label digne de confiance. Rattaché à Young Turks (maison de Jamie XX, SBTRKT, FKA Twigs et plus encore) et dirigé par Nic Tasker, ses sorties oscillent entre UK bass, électro expérimentale et techno. Si Whities s’est fait remarquer avec le hit « Glock & Roll » de Kowton, le label privilégie une démarche réfléchie aux tubes éphémères. Chaque EP attache sobrement au nom du label son numéro de sortie, comme pour assurer d’un gage de qualité. La sixième sortie est signée Avalon Emerson, une artiste américaine installée comme tant d’autres à Berlin.

L’EP s’ouvre avec “The Frontier” sur une boucle intense, brute, qui prend au corps sans prévenir et qui ne se relâche pas jusqu’à la fin. Le morceau respire enfin quand vient s’apposer une mélodie atmosphérique, élément central de cette ode à la terre d’origine de l’artiste : l’Arizona et son désert. L’écoute s’enchaîne avec « 2000 Species of Cacti » qui reproduit l’idée principal de l’EP, soit allier une ligne de basse hypnotique et sautillante avec une mélodie émotionnellement chargée.

Le disque s’achève avec la mise à nue de la mélodie présente sur “The Frontier” : avec “High Desert Synthapella”, quelques notes de synthés s’échappent d’une lenteur plaintive et semblent trouver un écho dans un désert imaginaire, avant de s’effacer sur une note appuyée.

Avec “The Frontier”, Avalon Emerson offre à son audience un plaisir solitaire. Si l’on souligne souvent la capacité de la techno à faire entrer les foules en transe dans une communion partagée, cet EP propose plutôt le contraire : s’éloigner des hommes pour toucher au mystique, dans la solitude et l’introspection.