Ce 25 et 26 juillet, les European Games de Quiddicth auront lieu à Sarteano, en Italie. Pour cette première édition, rencontre avec Amel Belferroum, batteuse au sein de l’équipe de France et membre des Paris Frogg, vainqueurs de la coupe de France.

Voilà dix ans que le Quidditch est devenu une réalité. Sport fictif issu de l’univers d’Harry Potter, cette discipline a réussi à conquérir la France voilà quatre ans, après qu’une nantaise ait eu l’idée de monter une équipe dans sa ville natale. « A la base ce sport vient bien d’Harry Potter, mais les américains l’ont transposé dans la réalité », précise Amel, batteuse au sein de notre équipe nationale. En France, on compte aujourd’hui une dizaine de clubs, à l’instar des Paris Frogg, des Titans, des Nantes Muggle Quidditch ou encore des Crookshanks de Lyon.

quidditch

Si les joueurs ne volent pas, le Quidditch reste néanmoins un sport à part entière. Comme dans la version sorcière, l’équipe est composée de deux batteurs qui éliminent leurs adversaires à l’aide d’une balle de dodgball (faute de cognard), trois poursuiveurs devant marquer le plus de points possible, un gardien et un attrapeur qui se doit – comme son nom l’indique – d’attraper le vif d’or.

Dans notre réalité moldue, le Quidditch s’affiche comme « un mélange de handball, de rugby et de balle aux prisonniers. On peut parler de rugby parce qu’on a le droit à des contacts physiques assez poussés, qui vont jusqu’au plaquage. On peut courir avec la balle de façon illimitée à partir du moment où personne ne vous arrête ou qu’un cognard ne vous touche. C’est également un mélange de handball, puisqu’on a cette phase de passes, de jeu collectif, de démarquages. C’est pour ça que le Quidditch est super, c’est un mélange de différents sports. Chacun peut y trouver sa place ».

Alors comment différencier le réel du fictif ? « Dans le Muggle Quidditch – Quidditch moldu -, il y a beaucoup plus de règles que dans le fictif. A l’instar des batteurs qui, dans la version fictive, utilisent les cognards à l’aide de leur batte pour faire tomber les joueurs de leur balais, dans la réalité, un cognard touche simplement un joueur qui retire son balais d’entre ses jambes pour signaler qu’il est touché. Cela permet de voir qui est KO ».

Car oui, il y a bel et bien un balai. Si Amel est consciente des sourires esquissés lorsqu’on voit pour la première fois un match de Quidditch, elle n’en oublie pas pour autant d’expliquer l’utilité du balai : « le balais a deux fonctions : il sert à ralentir un joueur ayant le souaffle – la balle servant à marquer -, sinon on pourrait courir directement jusqu’aux cerceaux pour marquer. Ça créé un jeu collectif. Il sert également à savoir si un joueur est hors jeux ou non ».

quidditch sarteano

Et ne vous vous y trompez pas : le Quidditch n’est pas exclusivement un regroupement de fan du garçon à lunettes, mais bel et bien une discipline qui demande « à être un minimum sportif ». Comme Amel, de nombreux joueurs connaissaient Harry Potter, sans pour autant en être dingue : « J’ai jamais lu les livres. Mais comme tout le monde j’ai vu les films. Je suis assez sportive, puisque je suis étudiante en STAPS à Paris-Descartes. Et c’est un ami qui m’a proposé de venir jouer au Quidditch. J’y suis allée un samedi, en plein décembre. Malgré la neige et le froid, j’ai toute de suite accroché. Il y a pas mal de personnes comme moi qui connaissent Harry Potter mais qui sont davantage attirées par le Quidditch en tant que sport ».

Un sport qui attire de plus en plus de monde en France comme ailleurs, à l’instar des cinquante clubs présents rien qu’en Angleterre. Installée en France depuis maintenant quatre ans, Amel assure que la discipline « ne fait que grandir. On m’apprend souvent que telle ou telle ville vient de créer son équipe, même si elles ne sont pas encore officielles. Ça commence vraiment à se développer ».

european games quiddicth

« On est l’une des meilleures équipes, très clairement »

La France s’impose aujourd’hui comme l’un des pays fondateurs de la discipline avec les Etats-Unis, ce qui l’amène à être l’une des favorites des Europeans Games imminents. « On est l’une des meilleures équipes, très clairement, nous dit Amel, sûre d’elle. Avec l’Angleterre ». Une finale France – Angleterre se prépare t-elle ? « Oui ! Je pense qu’on a largement le niveau et le mental pour gagner, même si on doit déjà battre les belges, puis les polonais qui ont un petit niveau, et les turcs qui ont un jeu très physique ». Une équipe de France favorite, composée principalement de joueurs des Titans, des Frogg – champions de France – et de quelques lyonnais, le tout dirigé par le sélectionneur des Crookshanks de Lyon.

Une compétition qui verra s’affronter douze nations : la Pologne, la Belgique, l’Espagne, la Catalogne, la Turquie, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, l’Irlande, la Norvège, et l’Allemagne. Sortez donc vos drapeaux tricolores et préparez vous à supporter une équipe de France qui pourrait s’imposer dans ce championnat européen, à l’inverse de nos footballeurs préférés.