Plus intense que le Tour de France, plus corsé qu’une liqueur de cerise, Dour 2016, on s’en remet tout juste. Tout le monde a forcément entendu parler de Dour, ce petit village belge qui triple sa population en accueillant chaque juillet plus de 200 000 festivaliers. Non loin de la frontière, le festival attire depuis plus de 15 ans autant de français que de belges, et rayonne aujourd’hui à une échelle européenne. Cette position stratégique et emblématique d’une Europe soudée lui confère une aura particulière. Premier retour sur cette édition 2016.

Dour, un enchaînement très puissant

Le festival dure cinq jours, pour profiter des festivités en temps et en heure, il faudra donc camper. Le terrain est bien aménagé, les plus hostiles peuvent s’ambiancer du matin au soir sur la scène du camping et se ravitailler au bar. Mais nous ne sommes pas là pour enfiler des gobelets, on préfèrera donc faire apéro sous la tonnelle et s’ambiancer sur le site le plus tôt possible.

Le jeudi, on débarque devant Wiz Khalifa, tête d’affiche de la Last Arena. La scène en plein air est majestueuse, elle surplombe le festival, une plaine se dresse en hauteur afin d’apprécier le concert de près ou de loin, assis ou debout. On écoute la fin du set, le rappeur ne prend pas de risques et enchaîne les tubes. Petit Dub et pull up, et on repart direction la Jupiler, scène éclectique où Tiga vient poser ses platines. Le DJ canadien a fait son come back cette année avec l’album No Fantasy Required, et on était curieux de voir ce que ça donnait en live. Beaucoup d’effets visuels, le mapping est réussi et nous invite à rester un peu. Tiga démarre tout de suite par son tube Bugatti afin de convaincre la foule, mais ce qui suit reste bien plat et inefficace, ses beats tenant pas la route. On préfère se tourner vers un artiste plus authentique – voire même le roi du genre – Mac DeMarco. Sa voix de surfer nous emporte sur Bondi Beach, le bruit des vagues semblerait presque accompagner la guitare du blondinet. Les réflexions de chambre se mettent en route, on est charmé, comblé, malgré les accidentés du chanteur.

Les lumières s’éteignent, on rejoint notre team de lyonnais en cavale sur Fatima Yamaha. Valeur sûre, on ne s’en lasse toujours pas. On décide d’aller faire un tour à la Cannibal Stage, où SHXCXCHCXSH vient cambrioler les platines. Le duo arrive cagoulé, comme des bandits, et nous viole musicalement les oreilles. Leur techno brutale ébahit, fine dans les ajustements, lourde dans la teneur. Un live splendide, on hésite presque à bouger, mais le coeur nous invite à écouter Henrik Schwarz, notre remixeur de sons africains préféré. Il nous livre ses grands tubes, de Amadou et Mariam en passant par Pat Thomas et Ebo Taylor. La petite maison dans la prairie a réussi son escale à Accra.

Décollage imminent pour Chicago avec un set de MCDE, pas en très grande forme. On regrette Bjarki, Abra, Dave Clarke… les choix sont durs, mais inévitables. Le soleil se lève le temps de marcher jusqu’au camping, les fêtards danseront jusqu’à très tard… Big up à la fée clochette que l’on a croisé au réveil (soit 11h environ) et qui nous a donné quelques paillettes de bonheur avant d’aller gambader de tente en tente avec ses dernières forces. Pas sûre qu’elle ait vu grand chose de la journée du vendredi.

Le truc bizarre : les portiques métallique de l’entrée façon sécurité d’aéroport

Le truc cool : Faire un câlin à une femme banane