Si vous manquez d’inspiration, regardez vers le haut. Sartre, pour symboliser sa vocation d’écrivain, aimait comparer son art aux hauteurs où il pouvait respirer l’air des belles lettres. Ainsi il écrivait dans Les Mots (1964) : « Tout homme a son lieu naturel. Ni l’orgueil, ni la valeur n’en fixe l’altitude : l’enfance décide. Le mien, c’est un sixième étage parisien avec vue sur les toits ».

Hemingway, Van Gogh, Monet… Nombreux sont les artistes à louer la beauté des toits de Paris et à les transposer dans leur œuvre. Alain Cornu n’échappe pas à cette fatalité inspiratrice et présente une série de photographies prises sur les sommets parisiens, à la lumière des lampadaires, des fenêtres ou du crépuscule. Sa série « Sur Paris » montre toute la perfection de l’esthétique architecturale des toits de la capitale. On pourra admirer à travers ces clichés les cheminées en brique ou en terre cuite, les toits en zinc légèrement inclinés, les vis-à-vis, les cours, les rues et les fenêtres ouvertes agissant sur les regards comme une invitation à jouer au voyeur. Ici ou là, on verra surgir les néons d’une enseigne ou la majesté d‘un monument, d’une gargouille ou d’un gratte-ciel. Avec en second plan, un ciel masqué par le gris des nuages et des fumées sur lesquelles toutes les lumières finissent par se refléter.

Ce panorama est réservé habituellement aux courageux qui, pour fuir l’étroitesse de leurs chambres de bonnes, n’hésitent pas à grimper aux échelles de secours et à s’extirper par des châssis étroits afin d’admirer cette beauté qu’on ne peut soupçonner d’en bas. À cheval entre le vide et le ciel, au-dessus de ces mansardes où les poètes naissent, Alain Cornu offre à tous la possibilité de contempler un des trésors incontournables de la ville lumière. L’occasion de se rappeler ou d’oublier l’amour ou les griefs que l’on peut porter à cette chère Paname.

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